La Religion de la Nature – Principes de magie naturelle de la tribu Toteg:
ou, Comment découvrir la spiritualité naturelle qui est déjà en vous
Translation by Henri Chorand, 2004 
Copyright © 2004 Toteg Tribe. All rights reserved. 

                             Cet article contient l’essentiel, présenté de façon synthétique, de certains des enseignements dont j’ai hérité de mes propres ancêtres et anciens culturels et spirituels, en particulier ceux provenant de mes racines irlandaises, écossaises, galloises et anglaises. Il contient toutes les informations nécessaires à la compréhension des principes fondamentaux de la tribu Toteg.

                         J’offre également ces lignes directrices à tous ceux qui souhaitent établir leurs propres fondations spirituelles dans un cadre de travail naturel. Le chemin s’avère parfois difficile ; faire face à nous-même dans une auto-évaluation sans compromis requiert toujours du travail et du dévouement. Ceux qui persistent y trouveront  une forte récompense spirituelle et une guérison physique.

                         Le premier point, et le plus important, consiste à accorder respect et attention à votre famille proche et à vos ancêtres. Il se peut que votre histoire familiale soit aussi variée que la mienne ; quoi qu’il en soit, vous êtes le résultat des unions de vos ancêtres, et ils méritent tous votre conscience et votre respect.

                         Mes recherches généalogiques m’ont permis de découvrir que ma famille est un mélange des peuples suivants (par ordre alphabétique) : Africain (tribu inconnue), Allemand, Anglais, Cuyuga, Écossais, Français, Gallois, Irlandais, Néerlandais,  Seneca, Suisse et Susquehannock. Chacun d’eux a contribué quelque peu à ce que je suis aujourd’hui, pas seulement sur le plan génétique, mais dans des attitudes et  coutumes familiales plus ou moins subtiles. Laquelle de ces lignées familiales devrais-je déshonorer en la considérant comme moins importante que les autres? Selon moi, aucune. Si je dénie l’une d’elles, je crée une bataille dans mon  subconscient. Si cela se produit, je serai le seul perdant. Je vous suggère de faire des recherches généalogiques afin de savoir exactement où mènent vos racines. Si vous le faites, vous trouverez probablement la trace de coutumes familiales fascinantes, qui remontent très loin. Si votre famille est comme la mienne, vous découvrirez également que certains de vos ancêtres étaient des voleurs de chevaux et des assassins, et certains autres, des saints. C’est normal. Acceptez votre origine et tirez-en des leçons. Rappelez-vous que le fait d’avoir un ancêtre qui soit, par exemple, un Africain, ou un descendant d’un Africain, ne fait pas plus de vous un Afro-Américain ou Afro-Européen qu’un ancêtre Amérindien lointain ne ferait de vous un Amérindien. Vous êtes probablement le résultat d’un mélange unique de plusieurs peuples et cultures, tout comme moi.

                         Lorsque je dis que vous devriez respecter et honorer vos ancêtres, cela ne veut pas dire que vous devez vous efforcer de connaître et de suivre les coutumes de vos ascendants d’une façon servile. Beaucoup de ces coutumes (telles que la chasse aux têtes et les relations sexuelles en public pratiquées par certains de mes ancêtres celtes) ne seraient pas acceptables dans la société moderne. Je dis  simplement que vous devez respecter le fait de leur présence dans votre lignée. Regardez-vous et acceptez-vous pour ce que vous êtes, qui que vous puissez être.

                         Appliquez les mêmes principes pour examiner votre culture, et les sous-cultures dans lesquelles vous avez été élevé. Qu’elles soient apparentes ou non, les influences qu’ont exercé votre pays, votre région, votre ville, votre voisinage et votre famille ont toutes participé à faire de vous la personne que vous êtes aujourd’hui. Chacune de vos sous-cultures a été colorée par de nombreuses influences. Vous les avez toutes mêlées, vous vous êtes trouvé en accord avec certaines, et les avez fait apparaître à la surface. Vous en avez renié ou désavoué certaines. Quoi qu’il en soit, d’une manière ou d’une autre, elles ont toutes exercé leur influence sur vous-même et sur votre attitude personnelle face à la vie. Bien que vous puissiez considérer certaines de ces attitudes culturelles comme inadéquates en ce qui vous concerne, elles vous ont influencé, et le nier est en soi une source de conflit intérieur. Acceptez que le refus d’une influence fasse partie de l’influence, et poursuivez votre chemin.

                         Vos ancêtres spirituels méritent tout autant votre respect que vos ancêtres culturels. Vos ancêtres spirituels ont nourri vos réponses aux attitudes religieuses ou spirituelles des personnes de votre communauté. Elles se composent des enseignements que vous avez reçus dans votre église, ou en privé, sur l’une des nombreuses traditions religieuses qui existent de par le monde. Elles aussi ont influencé votre conception de l’existence, de façon parfois positive, parfois négative. Acceptez le fait qu’elles aient eu une influence profonde sur vous, pour dit une fois que le fait de changer de religion n’apporte généralement rien de bon ; le Mystère Ultime ne se préoccupe pas du nom qu’on Lui donne ou des rituels avec lesquels on L’honore. Pour vous, la meilleure façon de l’honorer consiste à vivre votre vie dans le respect et la dignité. Faire autrement serait manquer de fidélité à vous-même comme à l’Esprit.

                         Rappelez-vous que vous faites partie de la nature, que vous êtes une partie en fonctionnement d’un tout en fonctionnement, et que vous n’en êtes jamais séparé. Votre corps et votre âme sont composés des éléments de la terre, comme ceux de  tous les animaux, plantes et minéraux. En tant que tels, nous sommes tous liés — nous sommes tous des enfants de Mère Terre.

                         Votre relation avec Mère Terre dans le lieu où vous vivez, et avec les forces spirituelles propres à ce lieu qui vous entourent, sont d’une très grande importance. Accordez de l’attention à votre environnement, où que vous puissiez vous trouver. Observez, sans vous contenter de lire à leur sujet, les activités des animaux et des plantes autour de vous. Apprenez à écouter les réponses qui vous sont amenées par les rochers et les arbres, les ruisseaux et les océans, le vent et les orages, les animaux et les insectes. Écoutez également les histoires que vouscontent les bâtiments et les villes dans lesquelles vous vivez. Toute chose possède un esprit, et toute chose à des leçons à vous donner. Faites cela quotidiennement; faites-en une habitude, et non une activité ponctuelle après laquelle vous pensez  tout savoir sur le sujet. Rappelez-vous que le fait de vivre sur une terre et de l’honorer ne fait pas de vous un membre de la culture des habitants premiers de cette terre.

                         Honorez vos ancêtres génétiques, spirituels et culturels en leur adressant des prières afin qu’ils vous guident. Honorez les esprits partout dans la nature en leur adressant également des prières. Ils vous répondront dans vos rêves et vos visions personnelles. Ces réponses pourront vous parvenir sous la forme d’inspirations, de rêves ou de visions. Suivez la vérité de ces visions, et elles vous enseigneront comment vous devez prier (et honorer) l’Esprit qui est en toutes choses.

                         Ce faisant, une partie du chemin de croissance spirituelle que vous découvrirez pourra inclure des méthodes spécifiques de prière, éventuellement certains rituels ou cérémonies, ou l’exécution de ceux-ci, ou encore des chants et des danses. Lorsqu’ils proviennent de vos propres prières et méditations sincères, ce sont des dons que l’Esprit vous fait.

                         Ne cherchez pas trop à adopter tout ce dont vous vous rappelez d’un rêve ou d’une vision. Vous devez apprendre à tester ces réponses afin de déterminer si ce sont de véritables réponses, ou bien si c’est juste votre subconscient qui tente de vous plaire en vous amenant une image dont il sait qu’elle vous plaira. Vos rêves peuvent être influencés par vos désirs conscients, par les livres que vous avez lus, ou des films que vous avez vus. Vous devez en être conscient et vous souvenir que les symboles à la surface d’un rêve sont des indices de sa signification. Si ce que vous voyez est identique ou presque identique aux pratiques de peuples sur lesquelles vous avez lu des livres ou vu des films, ou même auxquels vous avez rendu visite, il s’agit probablement d’une fausse vision qu’il est préférable d’ignorer. Tous les rêves et visions doivent être testés sur une certaine durée afin de déterminer s’ils sont véritables, ou simplement l’expression de nos désirs.

                         Cela est particulièrement vrai des rêves qui semblent indiquer que vous êtes un chef, ou un futur chef, de quelque sorte que ce soit. Tous les rêves doivent trouver confirmation dans le monde réel. Si par exemple vous rêvez et annoncez que vous allez être le nouveau “ Chef de la nation Cherokee ”, il est probable que l’on va s’occuper de vous d’une façon quelque peu brutale mais cependant adéquate. Vous feriez bien mieux de parler à un psychiatre de vos illusions de grandeur.

                         Vos véritables rêves et visions seront de nature archétypale, et bien qu’ils puissent vous rappeler certaines cultures, ils n’ont PAS été volés, inspirés, copiés, empruntés ou détournés à partir d’une société quelconque, ancienne ou moderne. Ils vous sont entièrement propres, et si vous leur accordez le respect qui leur est dû, ils auront une grande valeur à vos yeux. Ils sont à vous pour que vous les utilisiez en privé, non pour que vous les brandissiez comme un drapeau afin que chacun puisse les voir. Votre spiritualité doit promouvoir votre propre croissance et votre propre connexion avec l’Esprit. Elle n’a pas pour objectif d’impressionner quiconque avec vos connaissances ou vos actions. Avec l’introduction de l’ego, la pratique spirituelle devient un hobby, une activité permettant de passer le temps, comme la peinture à l’huile ou la collection de coquillages. Il est préférable de rechercher des conseils sur les rêves et visions auprès d’une personne plus expérimentée que vous-même.

                         De temps en temps, vous aurez peut-être envie de faire une retraite spirituelle personnelle. Partez seul quelque part, et passez ce temps en prière et en méditation. C’est durant ces moments que votre but dans la vie pourra vous être révélé — votre Grand Rêve, votre Grande Vision. S’il est interprété avec justesse, il deviendra votre guide dans l’existence.

                         Un chemin spirituel est de l’ordre de l’action, pas de la connaissance. Il existe une grande différence entre apprendre à maîtriser un domaine et se contenter d’apprendre quelque chose dans ce domaine. Comme je l’ai dit au début, ce chemin peut se révéler difficile, de temps à autre. Il ne s’agit pas d’une gratification instantanée. Il s’agit d’une vie entière de travail, d’auto-analyse et d’éclairs de satisfaction d’ordre spirituel ponctués d’un “ Ah Haaa ! ”, lorsque finalement vous parvenez au but.

                         Soyez conscient qu’appliquer les suggestions données ici ne suffira pas à faire de vous un technicien du sacré (chamane). Par contre, elles vous aideront à développer  le type de spiritualité naturelle dans lequel on trouve normalement le chamanisme.

Post-scriptum et explication de “Comment développer une spiritualité naturelle sans emprunter aux autres”

                         Je dois vous faire une confession. Le début de cet article est absolument correct : “Cet article contient l’essence, mais pas les détails, de certains des enseignements dont j’ai hérité de mes propres ancêtres et anciens culturels et spirituels, en particulier ceux provenant de mes racines irlandaises, écossaises, galloises et anglaises. ”

                         Ceux qui me connaissent savent que mes activités publiques dans des domaines tels que la magie, le paganisme et autres remontent au début de 1965, quand j’ai commencé à publier la revue The Waxing Moon (La Lune croissante), le premier bulletin consacré à la sorcellerie jamais publié aux États-Unis. À cette époque lointaine, j’ai eu trois merveilleux “ professeurs ” dont les enseignements se rejoignaient, et souvent, comme c’est le propre de la jeunesse, j’ai ignoré leurs conseils et j’ai essayé de faire les choses à ma façon. Cela a abouti à de nombreuses bosses sur le crâne qui auraient pu être évitées!

                         Au milieu des années 1970, j’ai rencontré un homme à Los Angeles. Son nom était Ernie Peters, également appelé Longwalker [NdT : l’homme de la longue marche]. Il était un des premiers membres de l’AIM [NdT : American Indian Movement, mouvement de libération amérindien], et si je me souviens bien, il faisait partie de ceux qui étaient à Wounded Knee [NdT : théâtre d’affrontements violents] en 1972. Il était un pur Lakota, reconnu comme “ homme-médecine ”, et reçut de son peuple le nom de Longwalker pour avoir mené la marche de protestation de Los Angeles à Washington DC. C’était le fameux interlocuteur que notre illustre président avait promis de rencontrer avec d’autres représentants des Indiens,mais qui ne tint pas parole une fois qu’ils étaient arrivés.

                         Comme beaucoup de gens aujourd’hui, à cette époque, j’étais impatient. Je recherchais quelque chose d’autre que ce qui m’avait été légitimement donné par les maîtres spirituels de mon propre peuple. J’allais aux sessions hebdomadaires de formation de Longwalker, dans lesquelles il enseignait à des gens qui venaient directement à Los Angeles depuis leurs réserves. Il leur enseignait certaines des choses fondamentales qu’il était nécessaire de connaître avant de participer à une de ses loges à sudation. (Il en organisait dans les prisons pour les prisonniers quand il y était autorisé, et les autres, s’ils voulaient y participer, devaient l’accompagner dans la prison.) Il permettait également à certains blancs d’assister à ces réunions hebdomadaires.

                         Je lui ai parlé en privé plusieurs fois, au sujet des difficultés que les non-Indiens éprouvaient vis-à-vis de la spiritualité, comment ils étaient en recherche, et comment ils pensaient qu’il était important pour eux d’apprendre la manière indienne, car eux avaient conservé cette connexion avec la nature.

                         Voici ce que Longwalker m’a dit, aussi précisément que je me souvienne. “ Tu sais, Joe, si toi ou d’autres blancs sont vraiment sérieux au sujet de notre spiritualité, tu n’iras pas nous interroger, ni moi, ni nous ni quiconque, sur nos croyances, nos cérémonies, nos tenues ou nos affaires. Au lieu de cela, vous irez dans les bois et parlerez au ciel, à la terre, aux rochers, aux rivières et aux ruisseaux. Et ÉCOUTEZ les réponses, et écoutez vos ancêtres. C’est seulement là que vous commencerez le long chemin de la guérison. ”

                         Et voilà. Un “ enseignement indien ” authentique sur comment être vrai. Pas comment être un “ vrai Indien ”… mais comment être “ vrai ”.

                         Regardez la similitude avec l’enseignement que m’a apporté l’un de mes trois plus importants maîtres, Roy Bowers. “ Les réponses à toutes choses sont dans l’Air –l’inspiration – les Vents eux-mêmes t’apporteront des informations et des connaissances si tu le leur demandes de la façon adéquate. Les Arbres de la Forêt te donneront la force, et les Eaux de l’Océan te donneront la patience et
l’omniscience, puisque l’Océan est un utérus qui contient la mémoire de toute chose. ”

                         Sensationnel. Un authentique enseignement européen. Pratiquement identique en essence à ce que Longwalker m’avait dit.

                         Les instructions simples de Longwalker m’ont remis en mémoire celles de Roy, et j’avais honte d’avoir ignoré de telles bases depuis le début.

                         C’était l’inspiration, et les débuts de ce que j’ai entrepris depuis avec mon propregroupe. Nous sommes partis de zéro, en recherchant des bases, en écoutant la terre, en écoutant nos propres ancêtres au lieu de ceux de quelqu’un d’autre, et apprenant à comprendre nos propres rêves et visions et à leur faire confiance. Je le confesse, j’ai obtenu l’inspiration auprès d’un Indien. J’ai suivi une “ vérité ” indienne, sans piller une culture indienne. Dans mon cas, cela m’a ramené à une “ vérité ” provenant de mon propre héritage, que je connaissais déjà, mais que j’avais choisi d’ignorer dans toute l’impétuosité de la jeunesse. Cela pourra amener d’autres personnes dans d’autres directions, je n’ai pas de certitudes. J’ai continué à suivre ces enseignements jusqu’à aujourd’hui.

                         Cela représente un travail extrêmement difficile. Il est semé de frustrations, de déceptions et d’impatience. Bien des fois, les années suivantes, j’ai commis de graves erreurs, j’ai été guidé à tort par mes rêves, que je prenais pour autre chose que ce qu’elles étaient réellement. J’ai échoué un grand nombre de fois, plus souvent que j’ai réussi. Souvent, j’ai réalisé que j’étais coupable de choses qui me faisaient honte, à cause de mon impatience et de mon arrogance d’alors. Parfois, j’ai réussi et appris de mes échecs. Je continue à me battre et à apprendre, et continuerai ainsi pour les quelques années qui me restent. Ce faisant, j’essaie de transmettre à d’autres ce que j’ai appris à mes dépens, afin que peut-être certains ne se prennent pas autant que moi dans les épines et les cactus.

                         Certaines des choses les plus difficiles à apprendre pour moi ont été les leçons concernant mes propres ancêtres. J’ai entrepris de longues recherches généalogiques, et je poursuis toujours ce travail. De temps en temps, quelqu’un m’envoie une copie d’une vieille lettre ou une coupure de journal à propos de l’un d’eux, pour me permettre de savoir quel genre de personne tel arrière-arrière-grand père ou grand-mère avait été. C’est un travail très gratifiant, mais également très difficile. Ce que j’ai vraiment découvert sur mes ancêtres, c’est que je descends d’eux, bons ou méchants. Ce qu’ils ont fait ou été ne fait aucune différence ; ce sont les miens. Ce sont les esprits que je peux appeler le plus facilement, parce que ce sont mes parents. Ce sont les esprits les plus susceptibles de m’aider lorsque j’en ai besoin. Ce sont également les plus susceptibles de me faire obstacle si je leur manque de respect. C’est une dure leçon, il est sage de respecter vos ancêtres, même ceux qui ont commis de mauvaises actions, sinon ils répugnent à aider (ou bien ils restent en dehors de vos affaires).

                         Et voilà. Ceux qui veulent vraiment pratiquer une spiritualité semblable à celle de leurs ancêtres (sur ce continent comme sur d’autres) ont désormais quelque chose pour les guider dans leurs débuts, grâce à Longwalker et Roy. Appréciez ce travail difficile, il en vaut vraiment la peine.

                         Si ne le voulez pas, ne venez pas vous plaindre auprès de moi. Ce n’est pas moi qui dois marcher là où vos pas vous mèneront. Vous avez le droit d’avoir les mêmes bosses sur le crâne que les miennes.

Merci à Henri Chorand pour la traduction.
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